Crise sanitaire sans précédent à notre époque, le coronavirus impacte tous les pans d’activité, y compris les marketplaces. Cette étrange période et le confinement qui en découle marqueront sans doute durablement le comportement des consommateurs. Au fil des semaines, plusieurs tendances se dessinent. Etat des lieux.
Les marketplaces de produits et de services en première ligne
Confinement oblige, les Français ont du temps à consacrer aux marketplaces digitales, entre une session Netflix pour certains, télétravail pour d’autres, et un coup de motivation pour le ménage, l’achat en ligne représente une respiration plus que bienvenue. Le trafic global a ainsi augmenté de plus de 20% par rapport à janvier-février. Tant que la livraison des biens est toujours assurée, les marketplaces de produits et de services contribuent à soutenir l’économie. À mesure que le Covid-19 s’est répandu, Amazon a ainsi vu ses achats en ligne augmenter fortement. Un défi de taille pour le géant de l’e-commerce qui s’attend à battre un record d’activité et cherche à recruter, malgré les restrictions imposées par la Justice française à la mi-avril Face à la demande, plusieurs marketplaces ont également du mal à suivre la cadence et à subvenir à toutes les commandes, tandis que d’autres sont frappées de plein fouet par la crise et voient leur activité plonger.
Les marketplaces qui souffrent de la crise
Spécialiste de l’expérience utilisateur, la plateforme Contentsquare a à sa disposition des données comportementales riches d’enseignement. Depuis la propagation du virus, plusieurs changements d’habitudes de consommation dans le monde ont été observés.
Les marketplaces qui parviennent à tirer leur épingle du jeu
Portées par les solutions de Drive et de livraison à domicile, certaines marketplaces spécialisées dans la vente de produits et de services recherchés en temps de crise voient leur trafic et leurs transactions considérablement augmenter.
Alors qu’au début de la crise les rayons de supermarché étaient méthodiquement vidés, les consommateurs ont passé beaucoup de temps en ligne à chercher des produits de première nécessité. Contentsquare a ainsi observé un bond des conversions pour les articles ménagers et les produits d’épicerie. Aux premiers jours du confinement, la grande distribution a enregistré une hausse de 20% de son taux de conversion, à l’échelle mondiale. Fin mars, malgré une explosion du trafic, les taux de conversions étaient retombés en dessous du niveau saisonnier. La faute sans doute à un manque d’optimisation des parcours utilisateur et à des délais de livraison trop longs.
Les problématiques de livraison pèsent également sur les marketplaces High-Tech, qui malgré des KPI dans le vert, ont du mal à convertir.
La crise du coronavirus crée des inquiétudes légitimes quant à la santé de chacun. Dans ce contexte, les pharmacies et parapharmacies en ligne ont constaté une progression de +27% de leurs transactions à la mi-mars. Plus nombreuses, les visites sur ces sites étaient également plus courtes, ce qui laisse à penser que les internautes étaient à la recherche d’articles précis tels que du gel hydroalcoolique. D’ordinaire frileux à acheter en ligne des produits de santé, les Français ont récemment changé leurs habitudes de consommation, en se rendant plus souvent sur ces sites, dont le trafic a augmenté de 15%.
Pour de nombreux internautes, le confinement donne la possibilité de faire le point sur ses finances. Le trafic et le temps par session sur les sites de banque et d’assurance rencontrent ainsi de fortes hausses.
A l’échelle internationale, il semblerait que la crise sanitaire n’empêche pas d’avoir envie de se faire plaisir en achetant des vêtements. Le retail fashion a bénéficié de plus de trafic et d’un taux de conversion en progression de 7,3%. À l’inverse de cette tendance mondiale, les Français semblent décidés à rester en pyjama le temps du confinement, puisque les retailers fashion ont vu leurs ventes baisser de près de 10% et que les sites de lingerie enregistrent même un impressionnant recul des ventes, de l’ordre de 25%.
Si en début de crise le Luxe a particulièrement souffert, avec des conversions de -50% par rapport à janvier-février, le secteur semble depuis repartir doucement à la hausse.
La crise du coronavirus va-t-elle profondément changer les habitudes de consommation ?
Alors qu’elle n’en est encore qu’à ses débuts, la crise liée au coronavirus a déjà modifié les habitudes de consommation de nombreuses personnes. En Espagne ou encore en Italie, on a pu observer une accélération des usages du numérique et un boom de l’e-commerce alors que ces pays étaient jusqu’à présent plutôt en retard dans le domaine.
La propagation du Covid-19 va obliger les acteurs traditionnels à adapter leur offre numérique, par le biais de places de marché. Les marketplaces représentent en effet un moyen pertinent de s’adapter à la nouvelle situation d’accès à distance aux biens et aux services, imposée par les gouvernements.
Pour continuer à fonctionner, les entreprises devront tendre vers la digitalisation des process, afin de s’appuyer sur plus de collaboration intra-groupe. E-procurement, marketplace B2B avec livraison, échange ou achat de produits pour continuer à faire tourner des usines… Les solutions sont nombreuses. Dans cette démarche, la marketplace BeeWe d’Engie propose par exemple un large inventaire de pièces détachées en stock pour assurer la maintenance et permettre le maintien des usines de production d’électricité.
C’est indéniable, cette crise sanitaire a fait entrer le monde dans une période inédite et il y aura sans doute un avant et un après coronavirus. À la sortie de cette crise, nos habitudes de consommation et d’achat seront profondément changées. Un nouveau paradigme qui permettra potentiellement à des business traditionnels d’accélérer leur digitalisation, ou du moins de les conforter dans leur décision.
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